Goriot, Vautrin et Eugène à la pension Vauquer

Un repas à la pension Vauquer, les convives sont attablés autour de la table. De dos, face à des personnages que l’on distingue à l’arrière-plan, Eugène de Rastingnac en redingote est tourné vers Vautrin. Ce dernier, accoudé à la table, approche de son visage moustachu le contenu d’une cuillère qu’il a puisé dans le bol devant lui – une serviette coincée dans son col le protège des éclaboussures. A droite d’Eugène, le père Goriot, une calotte sur la tête, se tient comme Vautrin, observant Eugène. Extrait du roman Le Père Goriot, par Honoré de Balzac : "Le père Goriot était sublime. Jamais Eugène ne l'avait pu voir illuminé par les feux de sa passion paternelle. Une chose digne de remarque est la puissance d'infusion que possèdent les sentiments. Quelque grossière que soit une créature, dès qu'elle exprime une affection forte et vraie, elle exhale un fluide particulier qui modifie la physionomie, anime le geste, colore la voix. Souvent l'être le plus stupide arrive, sous l'effort de la passion, à la plus haute éloquence dans l'idée, si ce n'est dans le langage, et semble se mouvoir dans une sphère lumineuse. Il y avait en ce moment dans la voix, dans le geste de ce bonhomme, la puissance communicative qui signale le grand acteur. Mais nos beaux sentiments ne sont-ils pas les poésies de la volonté ?"