Les gobe-mouchesMr Courtinmieux que cela : ôtez l'homme de la société, ...... vous l'isoleztoute la sociétéc'est juste

Cinq hommes sont réunis sur une place de village. Ils sont vêtus de façon rustique, mais bourgeoise, il s'agit peut-être d'un groupe de propriétaires terriens. Monnier et Balzac inspirés par les mêmes situations, se rejoignent souvent dans leurs descriptions des moeurs de leurs contemporains, l'un par le dessin l'autre par l'écriture."Son nez cassé à la naissance et gros du bout lui donnait l'air étonné des gobe-mouches de Paris. Ses lèvres étaient très-lippues, et son grand menton tombait droit. Sa figure, fortement colorée, à contours carrés, offrait, par la disposition des rides, par l'ensemble de la physionomie, le caractère ingénuement rusé du paysan. La force générale du corps, la grosseur des membres, la carrure du dos, la largeur des pieds, tout dénotait d'ailleurs le villageois transplanté dans Paris. Ses mains larges et poilues, les grasses phalanges de ses doigts ridés, ses grands ongles carrés eussent attesté son origine, s'il n'en était pas resté des vestiges dans toute sa personne. Il avait sur les lèvres le sourire de bienveillance que prennent les marchands quand vous entrez chez eux, mais ce sourire commercial était l'image de son contentement intérieur et peignait l'état de son âme douce." [Extrait de Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, par Honoré de Balzac]