Le passé, le présent, l'avenir.

Buste de Louis-Philippe. La tête, d’apparence piriforme, présente trois visages différents juxtaposés. Celui de gche incarne le passé (« un visage frais et rebondi », in explication), celui du centre, le présent (« une figure pâle, amaigrie et soucieuse ») et celui de dte le futur (« une face morne et décrépite »). L’explication propose un éclairage de l’avenir par le biais d’une citation de François de Malherbe (1555-1628) « Car la garde qui veille aux barrières du Louvre, // N’en défend pas nos rois. », signfiant par là que Louis-Philippe mourra un jour. La pl. s’en réjouit. Cette pl. se rattache à l’iconographie ancienne de l’allégorie de la Prudence, mais, associé comme il l'est ici au principe de lecture temporelle de gche à dte, il se réfère plus précisément à l’Allégorie de la Prudence de Titien (1565 ; Londres, National Gallery), triple portrait de l’artiste, de son fils et de son neveu, soit un vieillard, un adulte et un enfant mis en parallèle avec les têtes d’un loup, d’un lion et d’un chien. Ce tableau célèbre se trouvait en Angleterre à l’époque, mais peut-être Daumier a-t-il eu connaissance de cette œuvre par une copie. Ici il s’agit du visage de la même personne, celui du roi, mais représenté à des moments différents : un visage reposé et hautain dans le passé, c'est-à-dire au début de la monarchie de Juillet, un visage fermé et grincheux dans le présent, et un visage effrayé et inquiet dans l’avenir. Ces visages reflètent les climats politiques français successifs sous le régime de Juillet, ainsi qu’une prédiction de l’avenir. Ainsi sans doute la face « morne » (cf. explication) qu’aura le roi dans le futur, d’après la pl., s’expliquera par son renversement par les opposants républicains. Cette pl. représente un espoir vers un avenir meilleur pour les défenseurs des principes républicains.