"Les Farces de la rue Saint-Antoine", projet de feuille d'éventail

Creator(s)
Anonyme, dessinateur
Dates
Vers 1680
Object type(s)
Type(s)
Museum number
2023.10.1
"Les Farces de la rue Saint-Antoine", projet de feuille d'éventail

Detailed informations

Creator(s)
Anonyme, dessinateur
Production date
Vers 1680
Object type(s)
Type(s)
Dimensions - Oeuvre:
  • Hauteur : 26.8 cm
  • Largeur : 50 cm
Description

Poncif découpé à la forme, piqué pour le transfert, à la plume et encre brune, pinceau et lavis d’encre noire et traits de mine graphite sur papier vergé collé sur feuille contrecollée sur carton ; annotations à la plume et encre brune dans la partie en réserve.

Iconographical description

Le dessin représente la rue Saint-Antoine à Paris, vue en perspective quelques mètres avant la chapelle du couvent de la Visitation Sainte-Marie (achevée en 1634), jusqu’à la forteresse de la Bastille qui barre l’horizon. La scène décrit des festivités du Carnaval, avant le Carême, alors que des jeunes gens s’amusent à faire des farces aux dépens de leurs aînés. Ainsi, à droite, quatre enfants, dont l’un cherche malicieusement quelque chose dans son chapeau, s’élancent vers un homme portant un panier lui-même piégé par un adolescent à ses côtés. Plusieurs garnements frappent le dos des passants à l’aide d’un bâton terminé par une étoile : cet instrument était le plus souvent recouvert d’une image à la craie permettant ainsi de marquer les habits des victimes. À droite, un homme se baisse, cherchant à ramasser une pièce retenue par un fil tiré par un gamin. Derrière lui, un groupe de personnages est pris dans un enchaînement de mauvais tours passablement violents : feu mis à une hotte, menace de bâton ou de pierre, femme pris à la gorge par une tenaille... À l’arrière-plan, on distingue d’autres farces, quelques spectateurs, des bateleurs et un cortège de musiciens déguisés.

Historical background

Entièrement piqué pour le transfert sur un autre support, ce poncif a servi pour la réalisation d’au moins deux feuilles d’éventails actuellement connues, l’une conservée au musée Carnavalet (inv. D.7776), l’autre au château de Laàs (Pyrénées-Atlantiques, inv.1049-2). Celles-ci ont été, certainement dès leur création, montées sur panneau et complétées pour former un tableautin rectangulaire. N’ayant pas la même finesse d’exécution du dessin, ces gouaches sont de deux mains différentes. La scénette représentée, aux personnages concentrés au premier plan, évoque celle d’un théâtre, à l’instar du célèbre tableau anonyme "Les farceurs français et italiens" (Comédie française) où les acteurs sont disposés devant une rue traitée en perspective. Le paysage urbain pose ici une problématique liée directement au dessinateur et à sa connaissance de la ville : la représentation de la rue Saint-Antoine avec la chapelle de la Visitation et la Bastille (et, peut-être, au fond à gauche l’évocation de la Porte Saint-Antoine) se heurte à quelques erreurs topographiques. Cette portion de la voie n’était pas bordée d’un alignement de hautes et étroites maisons jumelles à pignon comme le montre le dessin (les traits esquissés au crayon encore visibles au-dessus des toits indiquent même qu’à l’origine ils étaient prévus à une hauteur plus élevée). L’utilisation de modèles gravés peut s’avérer probable : cet arrière-plan serait le fruit de la réunion de deux estampes par Jean Marot (1619-1679), "La Rue St Antoine est la plus spacieuse de Paris (…)" où figure la même perspective avec l’église et la Bastille, couplée à une image telle que "Le Pont Nostre-Dame reparé (…)" caractérisée par une enfilade de hautes bâtisses à pignon. Soit l’artiste a voulu recréer une vue idéalisée de la ville en fixant son attention sur les personnages, soit ne travaillant pas dans la capitale, il s’est inspiré de gravures. Présent ou non à Paris, le dessinateur est habile. Pour un modèle destiné à servir de poncif et à être manipulé dans des ateliers, voire même ruiné, le dessin n’en est pas moins d’une certaine adresse. Le trait est concis et le lavis finement appliqué, avec quelques nuances notamment sur les visages de certains personnages. L’auteur s’inscrit dans une veine burlesque très productive qui caractérise les Flandres et la France tout au long du XVIIe siècle. Il s’agit à l’évidence d’un auteur confirmé, qui devait conjuguer commandes liées à la reproduction artisanale et travaux plus prestigieux. Il évoque notamment l’art d’un Louis Richer (actif à Paris dans les années 1640-1670), connu pour ses dessins destinés à la gravure satirique ou aux almanachs.

Museum number
2023.10.1

Continuation

Continuation

Lié à Archive / Œuvre

Indexation

Artiste / Auteur

Datation en siècle

  • 2e millénaire

Period

Type(s) d'objet(s)

Dénomination(s)

Matériaux et techniques

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