Projet d’un monument Expia-poire à élever sur la place de la révolution, précisément à la place où fut guillotiné Louis XVI

Observations : cf. explication de la pl. p. 670 ; description, analyse : une sculpture représentant une énorme poire, posée sur un piédestal sur lequel est inscrit « 27. 28. // et 29 // juillet // 1830 », à savoir les dates des Trois Glorieuses. Philipon, dans l’explication qu’il fournit de la pl., précise qu’il a voulu faire œuvre d’architecte et qu’il a eu l’idée d’ « une poire colossale sur un piédestal bien simple, bien bourgeois ; et sur ce piédestal, l’addition suivante gravée en lettres de sang : 27 // 28 // 29 // Résultat 00 ». Cette inscription signifie, en langage arithmétique, que les journées révolutionnaires lors desquelles le peuple s’est battu contre la monarchie de Charles X et ses abus, n’ont strictement servi à rien. Son choix d’ériger cette statue sur la place de la révolution (actuelle place de la Concorde), c'est-à-dire l’endroit où fut guillotiné Louis XVI le 21 janvier 1793, est significatif : il tend à montrer que certaines révolutions ne furent pas inutiles et furent, bien au contraire, suivies d’effets importants. Il s’agit d’une référence à la révolution française de 1789 qui réussit à renverser la monarchie, en allant jusqu’à couper la tête du roi. D’aucuns ont vu dans cette pl. une incitation au régicide. Le jeu de mot « expia-poire » s’explique par la décision de Louis XVIII qui avait ordonné la construction d’une chapelle « expiatoire » à l’emplacement du cimetière où avaient été inhumés les restes de Louis XVI.