Etude pour Le Père Goriot (éd. Kieffer, 1922)

Le père Goriot agonisant est parvenu à s'assoir sur son lit, il pose ses mains sur les têtes des deux étudiants agenouillés autour de son lit. "Après avoir fait à son camarade un signe pour lui dire de l’imiter, Bianchon s’agenouilla pour passer ses bras sous les jarrets du malade, pendant que Rastignac en faisait autant de l’autre côté du lit afin de passer les mains sous le dos. Sylvie était là, prête à retirer les draps quand le moribond serait soulevé, afin de les remplacer par ceux qu’elle apportait. Trompé sans doute par les larmes, Goriot usa ses dernières forces pour étendre les mains, rencontra de chaque côté de son lit les têtes des étudiants, les saisit violemment par les cheveux, et l’on entendit faiblement : – « Ah ! mes anges ! » Deux mots, deux murmures accentués par l’âme qui s’envola sur cette parole.– Pauvre cher homme, dit Sylvie attendrie de cette exclamation" [Extrait du Père Goriot, par Honoré de Balzac]