Grands exercices

La table des matières du 6e vol. de "La Caricature" précise que la scène se déroule devant « le temple de l’Argent », c'est-à-dire la Bourse (le palais Brongniart). Derrière une balustrade, deux marionnettes mécanisées en bois se balancent. A gche, la Némésis, fait des tours autour d’une barre à laquelle est accroché un sac d’écus contenant « 10000 » francs. Ce pantin porte une petite jupe, des moustaches, et un chapeau à grandes plumes. Auguste Marseille Barthélemy, de mars 1831 à avril 1832, publia une série de satires en vers dans l'hebdomadaire La Némésis, où il attaqua le gouvernement et Louis-Philippe. On suspendit la petite pension dont Barthélemy était le bénéficiaire. Lorsque la publication cessa, on soupçonna fortement que Barthélemy avait été payé pour son silence. A dte, l’incarnation du journal Le Figaro, au cou duquel pend un sac contenant « 100,000 » francs. Ce journal, qui n’est plus un journal républicain (en effet, en 1832, il fut racheté par les monarchistes pour contrer le front satirique mené par "La Caricature"), soutient désormais le gouvernement de la monarchie de Juillet, comme on peut le constater par la présence du motif de la poire à visage humain présent au bout du balancier. Sur un arrière-plan représentant la Bourse, c'est-à-dire le symbole du pouvoir de l’argent, la pl. dénonce le changement d’opinion politique de ces deux journaux, ralliés au gouvernement pour des raisons pécuniaires. Au fond se détache la silhouette des tours de la cathédrale Notre-Dame. La pl. dénonce le règne tout-puissant de l’argent, capable de faire renier leurs opinions à certains hommes. Par ce biais, "La Caricature" affirme que, contrairement à ces deux journaux qui se sont fait acheter, ses idées politiques et son engagement républicains sont inébranlables.