« Victor Hugo Idole de la Nation se sauve après le flagrant délit avec Madame Biard / amenée à S. Lazare pour un an, lui : libre comme Pair de France ! »

Cousin de Napoléon III (son père était un fils illégitime de Jérôme Bonaparte), Ferdinand Bac s’amuse ici à brocarder l’attitude de Victor Hugo après le constat d’adultère où il est surpris en compagnie de Léonie Biard, en 1845. L’affaire ayant été étouffée par Louis Philippe lui-même, les dessins illustrant cet épisode sont particulièrement rares, et ne pouvaient apparaître qu’après la mort de Victor Hugo, dans une perspective historique. Ainsi, à sa manière, ce dessin témoigne de cette nouvelle écriture de la biographie du grand homme. Il s’inscrit d’ailleurs dans le moment où l’accès aux archives entrainant une vague de publications qui vont donner une vision renouvelée de la vie de Victor Hugo : Raymond Escholier prépare son « Victor Hugo, un amant de génie » et Henri Guillemin son édition des « Carnets intimes, 1870-1871 » ouvrages qui vont paraître tous deux en 1953, tandis qu’en 1854 paraissent « Hugo et la sexualité » du même Guillemin et la biographie d’André Maurois « Olympio ou la vie de Victor Hugo ».