Victor Hugo

Au salon de 1839, Louis Boulanger présente cinq portraits figurant au catalogue sous le « même numéro », 221. Parmi ceux-ci figuraient le portrait de Mme Hugo (inv. 214) et celui de Victor Hugo, considéré comme perdu. La description qui en avait été faite (notamment dans le quatrième article consacré au Salon de 1839 dans la revue « L’Artiste ») correspondait au portrait de petit format offert par Victor Hugo à Juliette Drouet (inv. 252). Mais la taille du tableau excluait qu’il puisse s’agir du portrait présenté au Salon. Semblable à cette réduction, ce portrait de Victor Hugo situé dans la salle du billard de Hauteville House, n’était pas identifié dans l’inventaire accompagnant l’acte de donation de la maison à la Ville de Paris, en 1927. Dans un inventaire, dressé en 1931, il est mentionné comme " Portrait de Victor Hugo vers 1832, d'après Auguste de Chatillon " dont le nom est rayé et remplacé par une correction manuscrite indiquant " Boulanger ". Il a ainsi été considéré comme une copie d’Eugénie Venot d’Auteroche à qui Jeanne Hugo et Paul Meurice avaient confié la reproduction des portraits de famille afin que les originaux puissent être donnés au musée de la Place des Vosges, dès 1903. L’état de la peinture dont les noirs étaient altérés par les chancis plaidait en faveur de cette attribution, mais il restait étrange qu’Eugénie Venot d’Auteroche n’ait pas signé, ni indiqué le nom du peintre d’origine, ainsi qu’elle le fait sur ses copies, et que, par ailleurs, elle ait reproduit en grand format, un tableau connu par sa réduction de 27 par 21 cm, qui n’appartenait pas à la famille mais faisait partie de la collection de Juliette Drouet. Cela n’aurait été possible que par l’intermédiaire de Paul Meurice qui était en train d’acquérir cette collection pour la création de la Maison de Victor Hugo. Mais les lettre échangées entre Eugénie Venot d’Auteroche et Paul Meurice ne mentionnent jamais cette copie. Les doutes ainsi suscités ont conduit à examen du tableau en juin 2018 où l’analyse de la peinture et surtout l’identification au revers du tampon du marchand de couleurs « A LA PALETTE D'OR / ancienne maison / REY. / BRULLON / Rue de l'arbre-sec / N.° 46 / A PARIS », connu comme un des fournisseurs de Louis Boulanger a permis de rendre ce portrait au peintre.