Petits ! petits ! petits !... venez ! venez ! venez ! venez donc Dindons !

Un Louis-Philippe borgne, dont le vêtement rappelle celui de Robert Macaire, attire à l'extérieur du "poulailler politique" les "dindons de la basse-cour du roi" (in explication) en leur présentant porte-feuilles ministériels et argent, pour leur trancher la tête. L'explication permet de préciser le sens de la planche et d'identifier les dindons de la scène, "histoire exacte de la rouerie dont les dindons du Tiers-parti ont été victimes dernièrement, de la part du Système, au profit des oies dela Doctrine". A la suite des précédentes planches parues dans la Caricature ( n°439, 440, 441), Daumier revient sur l'épisode du "ministère des trois jours", qui apparaît ici comme un stratagème de Louis Philippe pour décapiter le Tiers-Parti et renforcer les doctrinaires. Le motif et les premiers mots du titre de la planche sont empruntés à une lithographie d'Horace Vernet. Née en 1823, dans "L'Auberge des adrêts", la figure de Robert Macaire, bandit, vaurien, hâbleur, est reprise dans une pièce éponyme en 1834 par Fréderick Lemaître. La confusion de Louis-Philippe et de Macaire, à laquelle participe également Frédérick Lemaître sur scène, a été exploitée à plusieurs reprises par les caricaturistes de "La Caricature" et du "Charivari".