Kssssse ! Pédro…. Ksssse ! Ksssse ! Miguel ! (Ces deux capons là ne se feront jamais grand mal)

Louis-Philippe et Nicolas Ier de Russie incitent deux personnages, à visage d’adultes et taille d’enfants, à se battre l’un contre l’autre. Il s’agit de don Miguel Ier, et de don Pédro, lesquels ne paraissent pas avoir envie de s’affronter. Louis-Philippe est habillé en roi citoyen, bourgeois, en redingote, et porte un chapeau décoré de la cocarde tricolore. Il désigne à don Pedro son adversaire, don Miguel, lequel porte la main à sa tête pour essayer de tenir sa couronne. Cette pl. est à resituer dans le contexte de la guerre de succession du trône du Portugal (1826-1834): Pedro était l’héritier du trône du Portugal et régent du Brésil. A la mort de son père, le roi Jean VI du Portugal, son frère, Miguel, tente un coup d’Etat mais échoue. C’est Pedro qui est reconnu comme roi de Portugal, mais celui-ci renonce à ce trône (car ne peut pas être à la fois souverain du Portugal et du Brésil) au profit de sa fille Marie II, en 1826. Mais Miguel tente encore une fois de s’approprier le pouvoir. Alors Pedro rentre au Portugal afin de faire valoir les droits de sa fille. Il finit par reprendre Lisbonne le 24 juillet 1833 et écarte définitivement Miguel. La pl. se moque de l’attitude belliqueuse de Louis-Philippe, poussant Pedro au combat. D’après La Caricature, le roi des Français n’adopte jamais les positions appropriées aux situations : « Le Juste-Milieu ne peut rien faire comme tout le monde. On ne sait quoi d’indécis et de retenu donne à toutes ses attitudes et à toutes ses actions un caractère étrange d’insignifiance et de platitude. Il ne conçoit la paix qu’armée ; il ne fait la guerre que par des génuflexions et des protocoles » (in explication). Sur le sujet de la crise de succession au trône du Portugal, cf. pl. 304 (numéro 145 ; 15 août 1833).