[Le moribond chercha des paroles pour exprimer le désir qui dévorait toutes ses forces...]

Agonie de Raphaël de Valentin. Le moribond, à terre, vêtu d'une chemise de nuit, est cadavérique. Ses os et ses tendons ressortent, il a la tête en arrière, les traits tirés et la bouche ouverte. Ses yeux sont déjà perdus dans le vide. Valentin tend dans un dernier effort la main vers le visage de Pauline, agenouillée à ses côtés. La jeune fille, en partie dévêtue, porte une main à son visage, horrifiée. Derrière Raphaël, une chandelle est à terre, éteinte. Près du bougeoir, la peau de chagrin est aussi grande qu'une feuille.« Ses cheveux étaient épars, ses épaules nues, ses vêtements en désordre, et dans cette lutte avec la mort, les yeux en pleurs, le visage enflammé, se tordant sous un horrible désespoir, elle présentait à Raphaël, ivre d'amour, mille beautés qui augmentèrent son délire ; il se jeta sur elle avec la légèreté d'un oiseau de proie, brisa le châle, et voulut la prendre dans ses bras. Le moribond chercha des paroles pour exprimer le désir qui dévorait toutes ses forces ; mais il ne trouva que les sons étranglés du râle dans sa poitrine, dont chaque respiration creusée plus avant semblait partir de ses entrailles. »