Visite à Sainte-Pélagie

Bien que l'appellation renvoie à la prison Sainte-Pélagie, les personnages de tous âges qui s'agglutinent devant les barreaux d'une cage s'intéressent aux animaux du Jardin des Plantes qui y sont enfermés. Le dessinateur semble suivre le narrateur et fait une analogie entre le parc zoologique et la prison situés dans le même arrondissement, connue pour abriter des célébrités et des hommes politiques. "J'étais allé à Sainte-Pélagie visiter un de ces écrivains qui y subissent les arrêts ; je l'avais trouvé plus calme, plus à lui-même, plus naturel que je ne l'avais vu dans le monde, et, dans notre conversation d'une heure, j'avais observé certaines parties de son caractère qui jusque-là m'avaient échappé. Je compris sur-le-champ quels avantages offre Sainte-Pélagie pour l'étude des caractères. Dans le monde, l'homme, sans cesse exoposé à des impressions extérieures, est distrait, agité, modifié par tout ce qui l'entoure ; en prison, au contraire, séparé de tout ce qui lui est étranger, il est plus complètement, plus constamment lui-même. Son âme n'est plus émue, troublée par mille évènements journaliers ; elle est au repos, elle se livre à qui l'étudie. L'homme à Sainte-Pélagie, c'est le papilllon fixé dans un cadre par une épingle, dont le naturaliste observe à loisir et sans obstacles la forme et les couleurs. en sortant de Sainte-Pélagie, je traversai le Jardin des Plantes ; là, il est aussi des êtres que le bon plaisir, à défaut de lois et d'arrêts, retient sous les barreaux ; je songeai à profiter de la prosition de ces autres prisonniers pour étudier leur caractères, et y découvrir quelques parties inconnues aux naturalistes." (extrait d'"Etude de philosophie morale" tiré des "Oeuvres diverses")