Académie de dessin

Vue d'un cours de dessin avec modèle vivant. Le modèle à un corps de femme drapée dans un court tissu blanc et une tête de guenon. Debout sur une estrade, elle a à ses pieds divers chapeaux et frusques. Les cinq élèves dessinateurs et peintres sont assis sur des tabourets de paille ou debout devant leur chevalet. Ils ont également des corps humains et sont vêtus de vestes grossières à la manière des artistes du temps, mais ont eux aussi des têtes de primates. Un poèle à bois, à l'arrière plan, est alimenté par un jeune garçon cette fois à tête de souris. Tous les animaux sont choisis pour représenter des traits de caractère humain spécifiques.Extrait des Métamorphoses du Jour (éditions Gustave Havard libraire, Paris, 1854) : "Celui qui copie est un singe ; [...] Voilà pourquoi Grandville, [a] incarné dans les singes la race porte-palette, tous ceux qui font métier d'animer la toile [...] Une académie, [...] ne saurait se passer d'un rapin. Il y a donc un rapin dans cette académie, un petit rat aux oreilles en noeuds de rubans, au museau barbelé, qui bourre le poèle avec des bûches, et ranime quelque-fois celles-ci avec les esquisses de ces messieurs.[...] le modèle-guenon, n'a ni pudeur ni sentiment de famille ; il ne vit que pour l'art, et le monde n'est, à son avis, qu'un immense musée."