" Poème de la sorcière "

Cet ensemble de dessins qui a pour thème un procès de sorcière et constitue une charge contre juges et inquisiteurs, est composé de quatre séries : " La Torture ", " Pièces du procès. Portraits authentiques de divers diables que la sorcière a eu le tort de fréquenter ", " Gens de la foule qui assistent au supplice " et " Les Juges ". Celles-ci avaient été montée et encadrée en quatre panneaux par Edouard Lockroy, second mari de l'épouse de Charles Hugo.La plupart des dessins ont pu être datés par Pierre Georgel, de 1872-1873, date du séjour de Victor Hugo à Guernesey pour écrire "Quatrevingt-treize", par le papier gris utilisé ainsi que des crayons de couleurs rouge, bleu et noir (distinct de la mine de plomb) que l'on retrouvent justement dans les notes pour la rédaction du roman. "Le poème de la sorcière" est tributaire des "figurines" du "Théâtre de la Gaîté" (conservé à la BNF), carnet daté de 1869, que Hugo avait laissé à Hauteville House lors de son départ et qu'il retrouva à son retour en 1872. Le thème voisin - la jouissance des juges et des inquisiteurs au spectacle de femmes torturées - lui suggéra ce nouvel ensemble autour de la figure centrale et fortement marquée de "la sorcière" (Michelet avait publié son ouvrage en 1862) et il est fort probable, comme le pense Pierre Georgel, que des dessins du "Théâtre de la Gaîté" aient été intégrés, munis de légendes, dans le "Poème de la sorcière".