Quand le Diable devint vieux, il se fit Ermite

Louis-Philippe et Talleyrand en robe de moine prient agenouillés devant un crucifix. Louis-Philippe a le visage caché par la capuche ; il tient dans la main un rosaire fait de pièces de monnaie ; la corde de sa robe dessine derrière lui une queue et l'ongle de son pied est crochu. Talleyrand a les mains jointes sur sa béquille ; la capuche à cocarde rejetée en arrière laisse apparaître deux cornes sur son front ; son pied droit est fourchu ; à sa ceinture pendent les emblèmes des régimes qu'il a servi : une mitre, un aigle impérial, une fleur de lys, une poire (cette dernière faisant référence à la Monarchie de Juillet). Sur la croix, à la place de Christ, apparaît l'allégorie de la République ou de la Liberté. Au-dessus, une poire porte inscrits les dates des "Trois glorieuses" journées de la révolution de 1830 : "27, 28, 29" Juillet. Au pied de la croix, une cassette, un chat, animal satanique et un livre ouvert sur lequel est inscrit : "CHA[]TE", les lettres centrales disparaîssant dans la pliure, on peut y lire à la fois "CHARITE" (ironiquement placé entre le rosaire de pièces et la cassette) et "CHARTE". La planche s'inscrit, selon l'explication, dans un "accès de vertus chrétiennes, d'aumôniers, de chapelles, de messes, de complies, etc." ayant saisi "maints vieux pécheurs". Cette "inexplicable conversion" est éclairé par le titre : "Quand le Diable devint vieux, il se fit Ermite". Si les personnages représentés sont aisément reconnaissables, l'explication, avec une certaine mauvaise foi comique, préfère les présenter comme des "types de diables-ermites [...] essentiellement généraux comme toute étude de moeurs et de caractère".