Malbroug s’en va-t-en-guerre, / Mironton, ton, ton, mirontaine, / Malbroug s’en va-t-en guerre, / Ne sais quand y s’battra (bis) / Il se battra-z-à Pâques, / Mironton Jx / Il se battra-z-à Paques / Ou à la trinité (bis) / La Trinité se passe /...

Un Louis-Philippe, portant la moustache, semble avancer péniblement. Il tient dans la main droite un sabre dont le fourreau traîne par terre, quatre pistolets son glissés dans sa ceinture. De la main gauche, il retient un bicorne en papier surmonté de plumes. La planche est une critique de la politique étrangère de la France, faite, selon l'explication, de capitulations et de rodomontades. "Il n'est tel qu'un poltron pour faire le matamore quand l'ennemi n'est pas là, ni tel un matamore pour faire le poltron quand l'ennemi est là. C'est l'histoire du Système politique dont vous voyez ci-contre l'idéale matérialisation". Philippon et Daumier font ici référence plus précisément à la crise entre la France et les Etats-Unis, au sujet des indemnités (25 millions) que la France s'était engagée à verser, en vertu du traité du 4 juillet 1831, pour réparer les dommages causés par ses corsaires durant la Révolution. L'inexécution du traité provoqua entre 1834 et 1835 une tension dans les relations entre les deux pays, le président des Etats-Unis, Andrew Jackson menaçant de saisir des avoirs français dans son discours au Congrès du 1er décemnre 1834. C'est la réaction française à la menace américaine qui est ici ridiculisée : "le Système s'attache à son grand sabre, le Système dégaîne, le Système se hérisse de pistolets, le Système se barbe d'énormes moustaches postiches, le Système se coiffe de son claque de papier brouillard et de plumes de paon". Louis-Philippe devient ainsi une figure de carnaval et la politique étrangère de la France une mascarade bouffone.