Eugénie Grandet

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Eugénie Grandet
Stéphane Piera / Maison de Balzac / Roger-Viollet
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Autre visuel (1)
Eugénie Grandet
Kantorowicz, Serge
Datation
Entre 1996 et 1999
Musée
Maison de Balzac
Auteur(s)
Kantorowicz, Serge (Paris, 1942), peintre
Dates
Entre 1996 et 1999
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Numéro d’inventaire
BAL 2011-15

Informations détaillées

Auteur(s)
Kantorowicz, Serge (Paris, 1942), peintre
Date de production
Entre 1996 et 1999
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Dimensions - Oeuvre:
  • Hauteur : 80 cm
  • Largeur : 40 cm
Marques, inscriptions, poinçons
Inscription - Au dos : « Eugénie Grandet/ Kantorowicz »
Description iconographique

Cette oeuvre a été présentée lors de l'exposition "La Comédie humaine en peinture, le regard de Serge Kantorowicz, Maison de Balzac, 24 mai - 24 septembre 2000".Entre 1996 et 1999, Serge Kantorowicz réalise des peintures à l’huile sur toile qui figurent uniquement les visages des personnages balzaciens en grand format, matériellement distinctes des livres. Elles possèdent une légende - voire une lettre - (écrite au dos du tableau) comme les gravures de l’édition Furne. Mais ces gigantesques figures semblent avoir peu de points communs avec les bois de Daumier, Monnier ou Célestin Nanteuil. Yves Gagneux, « Les personnages de La Comédie humaine entre représentation et illustration », catalogue exposition La Comédie humaine en peinture, le regard de Serge Kantorowicz"Eugénie Grandet, Furne, Tome VEugénie appartenait bien à ce type d'enfants fortement constitués, comme ils le sont dans la petite bourgeoisie, et dont les beautés paraissent vulgaires ; mais si elle ressemblait à Vénus de Milo, ses formes étaient ennoblies par cette suavité du sentiment chrétien qui purifie la femme et lui donne une distinction inconnue aux sculpteurs anciens. Elle avait une tête énorme, le front masculin mais délicat du Jupiter de Phidias, et des yeux gris auxquels sa chaste vie, en s'y portant tout entière, imprimait une lumière jaillissante. Les traits de son visage rond, jadis frais et rose, avaient été grossis par une petite vérole assez clémente pour n'y point laisser de traces, mais qui avait détruit le velouté de la peau, néanmoins si douce et si fine encore que le pur baiser de sa mère y traçait passagèrement une marque rouge. Son nez était un peu trop fort, mais il s'harmoniait avec une bouche d'un rouge de minium, dont les lèvres à mille raies étaient pleines d'amour et de bonté. Le col avait une rondeur parfaite. Le corsage bombé, soigneusement voilé, attirait le regard et faisait rêver ; il manquait sans doute un peu de la grâce due à la toilette ; mais, pour les connaisseurs, la non-flexibilité de cette haute taille devait être un charme. Eugénie, grande et forte, n'avait donc rien du joli qui plaît aux masses ; mais elle était belle de cette beauté si facile à reconnaître, et dont s'éprennent seulement les artistes. Le peintre qui cherche ici-bas un type à la céleste pureté de Marie, qui demande à toute la nature féminine ces yeux modestement fiers devinés par Raphaël, ces lignes vierges que donne parfois la nature, mais qu'une vie chrétienne et pudique peut seule conserver ou faire acquérir ; ce peintre, amoureux d'un si rare modèle, eût trouvé tout à coup dans le visage d'Eugénie la noblesse innée qui s'ignore ; il eût vu sous un front calme un monde d'amour ; et, dans la coupe des yeux, dans l'habitude des paupières, le je ne sais quoi divin. Ses traits, les contours de sa tête que l'expression du plaisir n'avait jamais ni altérés ni fatigués, ressemblaient aux lignes d'horizon si doucement tranchées dans le lointain des lacs tranquilles. Cette physionomie calme, colorée, bordée de lueur comme une jolie fleur éclose, reposait l'âme, communiquait le charme de la conscience qui s'y reflétait, et commandait le regard. (pp. 250-251)

Mode d'acquisition
Nom du donateur, testateur, vendeur
Date d’acquisition
2011
Institution
Numéro d’inventaire
BAL 2011-15

Indexation

Type(s) d'objet(s)

Dénomination(s)

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