Dante

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Dante
Maison de Balzac / Roger-Viollet
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Autre visuel (1)
Dante
Huard, Charles
Datation
Entre 1910 et 1950
Musée
Maison de Balzac
Auteur(s)
Huard, Charles (Poncey-sur-l'Ignon, 02–06–1874 - Poncey-sur-l'Ignon, 30–03–1965), dessinateur
Dates
Entre 1910 et 1950
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Numéro d’inventaire
BAL99-509

Informations détaillées

Auteur(s)
Huard, Charles (Poncey-sur-l'Ignon, 02–06–1874 - Poncey-sur-l'Ignon, 30–03–1965), dessinateur
Gusman, Pierre (Paris, 06–12–1862 - Grosrouvre, en 1942), graveur
Date de production
Entre 1910 et 1950
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Dimensions - Oeuvre:
  • Hauteur : 15.6 cm
  • Largeur : 9.8 cm
  • Epaisseur : 2.356 cm
Description

Matrice pour l'illustration des Proscrits, Etudes philosophiques de La Comédie humaine 5, volume 31, Paris, Editions Conard, 1910-1950, p.29

Description iconographique

Dante s’est levé. Vêtu d'un lourd drapé, il regarde au loin. Son profil d'aigle est accentué par la forme reconnaissable de son bonnet souple.Extrait du roman Sur Catherine de Médicis, par Honoré de Balzac : « Au moment où la barque flotta sur la vaste étendue de la Seine en imprimant ses secousses à l'âme, le soleil, semblable à un incendie qui s'allumait à l'horizon, perça les nuages, versa sur les campagnes des torrents de lumière, colora de ses tons rouges, de ses reflets bruns et les cimes d'ardoises et les toits de chaume, borda de feu les tours de Philippe-Auguste, inonda les cieux, teignit les eaux, fit resplendir les herbes, réveilla les insectes à moitié endormis. Cette longue gerbe de lumière embrasa les nuages. C'était comme le dernier vers de l'hymne quotidien. Tout coeur devait tressaillir, alors la nature fut sublime. Après avoir contemplé ce spectacle, l'étranger eut ses paupières humectées par la plus faible de toutes les larmes humaines. Godefroid pleurait aussi, sa main palpitante rencontra celle du vieillard qui se retourna, lui laissa voir son émotion ; mais, sans doute pour sauver sa dignité d'homme qu'il crut compromise, il lui dit d'une voix profonde : -- Je pleure mon pays, je suis banni ! Jeune homme, à cette heure même j'ai quitté ma patrie. Mais là-bas, à cette heure, les lucioles sortent de leurs frêles demeures, et se suspendent comme autant de diamants aux rameaux des glaïeuls. A cette heure, la brise douce comme la plus douce poésie, s'élève d'une vallée trempée de lumière, en exhalant de suaves parfums. A l'horizon, je voyais une ville d'or, semblable à la Jérusalem céleste, une ville dont le nom ne doit pas sortir de ma bouche. Là, serpente aussi une rivière. Cette ville et ses monuments, cette rivière dont les ravissantes perspectives, dont les nappes d'eau bleuâtre se confondaient, se mariaient, se dénouaient, lutte harmonieuse qui réjouissait ma vue et m'inspirait l'amour, où sont-ils ? A cette heure, les ondes prenaient sous le ciel du couchant des teintes fantastiques, et figuraient de capricieux tableaux. Les étoiles distillaient une lumière caressante, la lune tendait partout ses piéges gracieux, elle donnait une autre vie aux arbres, aux couleurs, aux formes, et diversifiait les eaux brillantes, les collines muettes, les édifices éloquents. La ville parlait, scintillait ; elle me rappelait, elle ! Des colonnes de fumée se dressaient auprès des colonnes antiques dont les marbres étincelaient de blancheur au sein de la nuit ; les lignes de l'horizon se dessinaient encore à travers les vapeurs du soir, tout était harmonie et mystère. La nature ne me disait pas adieu, elle voulait me garder. Ah ! c'était tout pour moi : ma mère et mon enfant, mon épouse et ma gloire ! Les cloches, elles-mêmes, pleuraient alors ma proscription. O terre merveilleuse ! elle est aussi belle que le ciel ! Depuis cette heure, j'ai eu l'univers pour cachot. Ma chère patrie, pourquoi m'as-tu proscrit ? -- Mais j'y triompherai ! s'écria-t-il en jetant ce mot avec un tel accent de conviction, et d'un timbre si éclatant, que le batelier tressaillit en croyant entendre le son d'une trompette. Le vieillard était debout, dans une attitude prophétique et regardait dans les airs vers le sud, en montrant sa patrie à travers les régions du ciel. La pâleur ascétique de son visage avait fait place à la rougeur du triomphe, ses yeux étincelaient, il était sublime comme un lion hérissant sa crinière. »

Thèmes / Sujets / Lieux représentés :
Personne / Personnage représenté
Date d’acquisition
1999
Institution
Numéro d’inventaire
BAL99-509

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