Mistral, Gobseck et Bidault

Quatre hommes sont assis sur des chaises en bois et discutent. Le plus imposant est vu de face, les jambes écartées, les mains jointes sur le pommeau de la canne qu'il tient devant son ventre. À sa gauche, le plus âgé a le nez crochu et est dégarni. Il est le seul à ne pas porter de chapeau et tient sa canne entre ses jambes, les coudes posés sur les genoux. En face de lui se trouve un homme, vu de profil, les mains appuyées sur sa canne. Tous les trois sont légèrement penchés en avant et paraissent absorbés par leur propos. Derrière, un quatrième homme chapeauté semble les écouter. "À travers les vitres, Élisabeth aperçut les deux figures de Gobseck et de son oncle Bidault qui se détachaient sur le fond jaune vif des boiseries de ce vieux café, comme deux têtes de camées, froides et impassibles dans l'attitude que le graveur leur a données. Ces deux avares parisiens étaient entourés de vieux visages où le trente pour cent d'escompte semblait écrit dans les rides circulaires qui, partant du nez, retroussaient des pommettes glacées. Ces physionomies s'animèrent à l'aspect de Mitral, et les yeux brillèrent d'une curiosité tigresque." (extrait des "Employés", 1838)