[Assis comme une duchesse, il présentait le dos au coin de sa loge, et dérobait avec impertinence la moitié de la scène à l'inconnue...]

Autor(es)
Bernadac, Jean (en 1925), illustrateur
Fecha
En 1982
Denominación(ciones)
[Assis comme une duchesse, il présentait le dos au coin de sa loge, et dérobait avec impertinence la moitié de la scène à l'inconnue...]

Información detallada

Autor(es)
Bernadac, Jean (en 1925), illustrateur
Otro título :
La Peau de chagrin, Paris : Imprimerie nationale, 1982 (Titre de l'ensemble)
Fecha de producción
En 1982
Denominación(ciones)
Dimensions - Image:
  • Hauteur : 20.5 cm
  • Largeur : 14.5 cm
Descripción

Illustration pleine page pour Honoré de Balzac, ''La Peau de chagrin'', Paris : Imprimerie nationale, 1982, p. 141

Marcas, inscripciones, cuños
Lettre - Sur l'image, en bas à droite ''JBernadac''
Légende - Au dos de l'illustration, en bas au centre ''Assis comme une duchesse, il présentait le dos au coin de sa loge, / et dérobait avec impertinence la moitié de la scène à l'inconnue...''
Descripción iconográfica

Raphaël de Valentin et Pauline sont chacun dans leur loge au théâtre Favart. Assis dos à dos, adossés à la même colonne, leurs bras se touchent, mais ils ne se voient pas. Pauline, habillée, coiffée, parée, gantée, tient dans sa main gauche un éventail et un papier. Tous deux sont absorbés par le spectacle qui se déroule sous leurs yeux.« Encore en proie à la terreur qui l’avait saisi le matin, quand, pour un simple vœu de politesse, le talisman s’était si promptement resserré, Raphaël résolut fermement de ne pas se retourner vers sa voisine. Assis comme une duchesse, il présentait le dos au coin de sa loge, et dérobait avec impertinence la moitié de la scène à l’inconnue, ayant l’air de la mépriser, d’ignorer même qu’une jolie femme se trouvât derrière lui. La voisine copiait avec exactitude la posture de Valentin. Elle avait appuyé son coude sur le bord de la loge, et se mettait la tête de trois quarts, en regardant les chanteurs, comme si elle se fût posée devant un peintre. Ces deux personnes ressemblaient à deux amants brouillés qui se boudent, se tournent le dos et vont s’embrasser au premier mot d’amour. Par moments, les légers marabouts ou les cheveux de l’inconnue effleuraient la tête de Raphaël et lui causaient une sensation voluptueuse contre laquelle il luttait courageusement ; bientôt il sentit le doux contact des ruches de blonde qui garnissaient le tour de la robe, la robe elle-même fit entendre le murmure efféminé de ses plis, frissonnement plein de molles sorcelleries ; enfin le mouvement imperceptible imprimé par la respiration à la poitrine, au dos, aux vêtements de cette jolie femme, toute sa vie suave se communiqua soudain à Raphaël comme une étincelle électrique ; le tulle et la dentelle transmirent fidèlement à son épaule chatouillée la délicieuse chaleur de ce dos blanc et nu. Par un caprice de la nature, ces deux êtres désunis par le bon ton, séparés par les abîmes de la mort, respirèrent ensemble et pensèrent peut-être l’un à l’autre. Les pénétrants parfums de l’aloès achevèrent d’enivrer Raphaël. »

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