Maquette pour les fêtes du mariage à l'Hôtel de Ville : La Peinture

Après un séjour à Compiègne au mois d’avril 1810, les cérémonies du mariage de Napoléon avec Marie-Louise, s’achevèrent par une succession de fêtes parisiennes qui se déroulèrent tout au long du mois de juin. Les festivités furent inaugurées par la réception, le 10 juin, donnée par la Ville de Paris. À cette occasion, la place devant l’Hôtel de Ville fut ornée d’une colonnade semi-circulaire « figurée en marbre » bâtie par l’architecte Molinos et qui reliait le bâtiment à la préfecture. Au centre de cet espace on plaça les trônes afin que le couple impérial puisse admirer la bataille navale et le feu d’artifice. La galerie était ornée d’une grande composition représentant le mariage de Hercule et de Hébé peint sur papier huilé par Charles Nicolas Rafaël Lafond d’après les dessins de Prud’hon. Prud’hon donna également le dessin des allégories placées au-dessus des colonnes. La première liste des figures proposée par l’artiste à Nicolas Frochot, préfet de la Seine, était très liée aux arts et aux lettres et comportait notamment la Poésie, la Peinture, la Géométrie ou l’Archéologie. Profondément remanié sur le conseil du préfet, le projet final ne conserva que trois allégories d’origine (Agriculture, Navigation et Musique), regroupa en deux figures les Sciences et les Arts, remplaça l’Histoire par l’Étude et introduisit quatre nouvelles allégories traduisant les valeurs de Napoléon : l’Honneur, le Commerce, la Victoire et l’Industrie. Ils furent gravés dès 1810 par Charles Normand pour l’ouvrage de Nicolas Goulet, Fêtes à l’occasion du mariage des S.M. Napoléon et Marie-Louise, Paris, 1810 (L’Industrie, pl. 41), puis, après la mort de Prud’hon, par son fils Jean. Bibliographie: Elizabeth E. Guffey, Drawing an Elusive Line: The Art of Pierre-Paul Prud’hon, p. 148.