Le colonel Martial de La Roche-Hugon ou le comte de Montcornet

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Le colonel Martial de La Roche-Hugon ou le comte de Montcornet
Maison de Balzac / Roger-Viollet
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Other visual (1)
Portrait (Sujet représenté) - Homme - Rideau - Table
Le colonel Martial de La Roche-Hugon ou le comte de Montcornet
Huard, Charles
Dating
Entre 1910 et 1950
Museum
Maison de Balzac
Creator(s)
Huard, Charles (Poncey-sur-l'Ignon, 02–06–1874 - Poncey-sur-l'Ignon, 30–03–1965), dessinateur
Dates
Entre 1910 et 1950
Object type(s)
Museum number
BAL 99-62
Le colonel Martial de La Roche-Hugon ou le comte de Montcornet

Detailed informations

Creator(s)
Huard, Charles (Poncey-sur-l'Ignon, 02–06–1874 - Poncey-sur-l'Ignon, 30–03–1965), dessinateur
Gusman, Pierre (Paris, 06–12–1862 - Grosrouvre, en 1942), graveur
Production date
Entre 1910 et 1950
Object type(s)
Dimensions - Oeuvre:
  • Hauteur : 15.6 cm
  • Largeur : 9.9 cm
  • Epaisseur : 2.356 cm
Description

Matrice pour l'illustration de La paix du ménage, Etudes de moeurs, Scènes de la vie privée de La Comédie humaine 3, volume 3, Paris, Editions Conard, 1910-1950, p.335

Iconographical description

Un homme s'appuie de sa main gauche sur une table rocaille. Sa main droite est glissée sous sa veste, contre sa poitrine et au-dessous d'un jabot en dentelles. Ses sourcils froncés soulignent son regard intense. Il peut s'agir de Martial de La Roche-Hugon ou du comte de Montcornet, qui tentent tous deux de séduire madame de Vaudremont lors d'un bal napoléonien. L'extrait suivant décrit Martial de La Roche-Hugon."L'attitude de la duchesse était si provocante que madame de Vaudremont se leva, vint auprès d'elle, s'assit sur la chaise que lui offrit Martial ; et, sans faire attention à lui : -- Je devine, madame, lui dit-elle en riant, que vous parlez de moi ; mais j'avoue mon infériorité, je ne sais si c'est en bien ou en mal. Madame de Grandlieu serra de sa vieille main sèche et ridée la jolie main de la jeune femme, et, d'un ton de compassion, elle lui répondit à voix basse : -- Pauvre petite ! Les deux femmes se regardèrent. Madame de Vaudremont comprit que Martial était de trop, et le congédia en lui disant d'un air impérieux : -- Laissez-nous ! Le maître des requêtes, peu satisfait de voir la comtesse sous le charme de la dangereuse sibylle qui l'avait attirée près d'elle, lui lança un de ces regards d'homme, puissants sur un coeur aveugle, mais qui paraissent ridicules à une femme quand elle commence à juger celui de qui elle s'est éprise. -- Auriez-vous la prétention de singer l'empereur ? dit madame de Vaudremont en mettant sa tête de trois quarts pour contempler le maître des requêtes d'un air ironique. Martial avait trop l'usage du monde, trop de finesse et de calcul pour s'exposer à rompre avec une femme si bien en cour et que l'empereur voulait marier ; il compta d'ailleurs sur la jalousie qu'il se proposait d'éveiller en elle comme sur le meilleur moyen de deviner le secret de sa froideur, et s'éloigna d'autant plus volontiers qu'en cet instant une nouvelle contredanse mettait tout le monde en mouvement. Le baron eut l'air de céder la place aux quadrilles, il alla s'appuyer sur le marbre d'une console, se croisa les bras sur la poitrine, et resta tout occupé de l'entretien des deux dames. De temps en temps il suivait les regards que toutes deux jetèrent à plusieurs reprises sur l'inconnue. Comparant alors la comtesse à cette beauté nouvelle que le mystère rendait si attrayante, le baron fut en proie aux odieux calculs habituels aux hommes à bonnes fortunes : il flottait entre une fortune à prendre et son caprice à contenter. Le reflet des lumières faisait si bien ressortir sa figure soucieuse et sombre sur les draperies de moire blanche froissées par ses cheveux noirs, qu'on aurait pu le comparer à quelque mauvais génie. De loin, plus d'un observateur dut sans doute se dire : -- Voilà encore un pauvre diable qui paraît s'amuser beaucoup ! L'épaule droite légèrement appuyée sur le chambranle de la porte qui se trouvait entre le salon de danse et la salle de jeu, le colonel pouvait rire incognito sous ses amples moustaches, il jouissait du plaisir de contempler le tumulte du bal ; il voyait cent jolies têtes tournoyant au gré des caprices de la danse ; il lisait sur quelques figures, comme sur celles de la comtesse et de son ami Martial, les secrets de leur agitation ; puis, en détournant la tête, il se demandait quel rapport existait entre l'air sombre du comte de Soulanges toujours assis sur la causeuse, et la physionomie plaintive de la dame inconnue sur le visage de laquelle apparaissaient tour à tour les joies de l'espérance et les angoisses d'une terreur involontaire. Montcornet était là comme le roi de la fête, il trouvait dans ce tableau mouvant une vue complète du monde, et il en riait en recueillant les sourires intéressés de cent femmes brillantes et parées : un colonel de la garde impériale, poste qui comportait le grade de général de brigade, était certes un des plus beaux partis de l'armée. Il était minuit environ. Les conversations, le jeu, la danse, la coquetterie, les intérêts, les malices et les projets, tout arrivait à ce degré de chaleur qui arrache à un jeune homme cette exclamation : -- Le beau bal !"(extrait de "La Paix du ménage", 1830)

Thèmes / Sujets / Lieux représentés :
Acquisition date
1999
Institution
Museum number
BAL 99-62

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