La Promenade au Palais-Royal.

Le banc d'Argenson a disparu et sous les nouvelles allées bordées de jeunes marronniers les promeneurs ne rencontrent plus guère la fraîcheur. Déambulant dans le jardin ou sous les tentes de coutil, Josserand, le limonadier du café de Foy sert des raffraîchissements et des sorbets, la foule en errance s'y découvre : les couples éphémères et légitmes, l'homme las s'appuyant sur une canne, le jeune homme fringant, l'amateur d'estampes, l'élégante arborant la dernière création de sa marchande de mode, le voleur à la tire. Desrais, fin observateur de cette population oisive, s'intéressa tout d'abord à l'architecture des kiosques garnis treillage et aux nouveaux bâtiments qu'en premier lieu il plaça dans sa composition ; leur dessin réapparaît sous-jascent de celui des personnages. Puis viennent par groupes les différentes figures. L'artiste découpe leurs silhouettes d'un vif trait de plume, précise la parure, restitue la légèreté des vêtements, les savantes coiffures, gomme du lavis les contrastes brutaux, rompant la molesse d'un dessin trop mouillé par des traits de mine de plomb incisifs. (Catalogue de l'exposition "Le Palais Royal", Musée Carnavalet, 9 mai- 4 septembre 1988, page 177, notice 203.